Lorsque le confinement est tombé en mars 2020, je n’avais que 10 euros sur moi. Je les ai dépensés pour me nourrir dans la semaine. Et la semaine suivante, je n’avais plus rien.
Comme personne sans papiers, je n’avais droit qu’ à l’aide médicale urgente et je ne vivais que de petits boulots au noir. Le seul service qui est resté à notre écoute comme personne sans droit c’est le SERCOM. Quand j’ai crié au secours, ils m’ont payé mon médicament. Comme le CPAS avait fermé, je n’ai pas pu avoir mon papier pour avoir mes médicaments.
SERCOM m’a envoyé aussi des bons colruyts pendant 3 mois pour pouvoir me nourrir, et ils m’ont ouvert le droit aux colis alimentaires et au repas chauds. Je ne sais pas ce que je serais devenue sans SERCOM.
Je demande aux autorités de simplifier le droit aux colis alimentaires. Personne n’aime aller demander à manger, mais ils font comme si on allait frauder. C’est dégradant. Ils devraient réfléchir à nous donner des bons surtout quand les temps sont aussi durs. Nous pourrions choisir nous-mêmes ce dont on a vraiment besoin pour nous nourrir. En particulier pour des personnes comme moi qui souffrons de maladies qui nécessitent un régime particulier.
J’ai connu SERCOM lors des cours de citoyenneté dans le cadre de mon parcours d’intégration obligatoire. J’avais de gros soucis de précarité car j’étais venue ici par regroupement familial. Je ne connaissais quasi personne. Mon mari profitant de mon ignorance, gérait tout et me faisait subir une violence financière. Je manquais de tout, même les besoins primaires d’hygiène féminine. La formatrice de SERCOM avait remarqué ma détresse et m’a donné rendez-vous pour une permanence à leurs bureaux. J’ai pu avoir des adresses d’aide diverses comme une aide psychologique et une médiation familiale. J’ai pu m’en sortir. Depuis, je participe très souvent aux activités organisées par SERCOM comme bénévole. Je m’implique surtout dans les activités de solidarités et de traduction pour les personnes qui ne maitrisent pas encore le français.
J’ai connu SERCOM en 2015, quand j’avais besoin d’une personne pour traduire mon histoire de demande d’asile dans ma langue maternelle. Je parle le tigrigna et je viens d’Érythrée. Personne ne parlait ma langue chez les traducteurs officiels. Une personne de ma communauté m’a parlé de cette association. J’ai été aidée parce qu’ils ont un vaste réseau de connaissance des personnes d’origine étrangère. J’ai pu aussi y suivre des cours de Français et j’ai été accompagnée pour mes démarches administratives, recherche de logement, communication avec le CPAS, etc. J’ai reçu aussi de l’accompagnement pour suivre une formation professionnelle et aujourd’hui je suis coiffeuse dans la ville de Mons.